Liste des livres, saison 2015

La nouvelle saison commence le 1er janvier 2015. Voici la liste des livres sélectionnés:

Titre Auteur
De si jolies ruines Jess Walter
Le cas Eduard Einstein Laurent Seksik
L’arabe du futur Riad Sattouf
L’amour et les forêts Eric Reinhardt
Les poches cousues Michel Claise, Alain-Charles Faifherbe
L’ombre douce Hoai Huong Nguyen
Deux ans ou deux cents ans au fond quelle différence? Franca Doura
La condition pavillonnaire Sophie Divry
Une terre d’ombre Ron Rash
Les hommes meurent les femmes vieillissent Isabelle Desesquelles
Réparer les vivants Maylis de Kerangal
Blond cendré Eric Paradisi

Blond cendré, Eric Paradisi

UnknownSi les morts parlent aux vivants, c’est pour leur apprendre comment vivre et ne se souvenir que de l’amour.

Alba et Maurizio se rencontrent à Rome pendant la guerre. Elle transmet les messages de la Résistance, il est coiffeur dans le ghetto. Déporté à Auschwitz, Maurizio survit en devenant le barbier de sa baraque, sans jamais renoncer au souvenir d’Alba, à la délicatesse de son visage dessiné sur du papier volé.
Ce portrait, comme sa souffrance, Maurizio l’a confié à sa petite-fille. Des années plus tard, au cours d’une interminable nuit, elle raconte à l’homme qu’elle aime cette histoire qui est son héritage. Mais à mesure que la nuit avance, le drame resurgit…

Réparer les vivants, Maylis de Kerangal

reparerLe cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps.

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Les hommes meurent les femmes vieillissent, Isabelle Desesquelles

hommes » La bouche la plus scellée n’empêchera pas un corps de révéler ce qu’on a fait de lui.  »

Elles sont dix. Mères, sœurs, cousines, petites et arrière-petites-filles, elles vont chercher un oubli à L’Éden, l’institut de beauté d’Alice. Certaines sont au bout de leur existence, d’autres au début.

Tour à tour, elles dévoilent leurs secrets, leur fragilité aussi. Sans rien dissimuler, elles disent la jouissance et la défaite, l’allégresse à aimer et les renoncements. Les rides et les bonheurs.

Toutes sont terriblement attachantes et font face à un silence qu’elles apprivoisent. Celui d’Ève, l’absente, sans laquelle elles ont appris à vivre.

Autour de son souvenir, elles réapprendront à être une famille.

Fantasques, mélancoliques et troublants, les hommes meurent, les femmes vieillissent.

Une terre d’ombre, Ron Rash

ombreLaurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l’intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle.Après Le Monde à l’endroit (Seuil, 2012), Une terre d’ombre prolonge une réflexion engagée par l’auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son œuvre romanesque une histoire d’amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle.Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle ReinharezNé en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires —Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award, Novello Literary Award, Frank O’Connor Award. Il est titulaire de la chaire John Parris d’Appalachian Studies à la Western Carolina University.

La condition pavillonnaire, Sophie Divry

conditionLa condition pavillonnaire nous plonge dans la vie parfaite de M.-A., avec son mari et ses enfants, sa petite maison. Tout va bien et, cependant, il lui manque quelque chose. L’insatisfaction la ronge, la pousse à multiplier les exutoires : l’adultère, l’humanitaire, le yoga, ou quelques autres loisirs proposés par notre société, tous vite abandonnés. Le temps passe, rien ne change dans le ciel bleu du confort. L’héroïne est une velléitaire, une inassouvie, une Bovary… Mais pouvons-nous trouver jamais ce qui nous comble ? Un romand profond, moderne, sensible et ironique sur la condition féminine, la condition humaine.

Sophie Divry est née en 1979 à Montpellier. Elle vit actuellement à Lyon. Après La Cote 400, traduit en cinq langues, La condition pavillonnaire est son troisième roman.

Deux ans ou deux cents ans au fond quelle différence? Franca Doura

difference« Les préjugés ont toujours le dessus sur la beauté, sur la grandeur. Et si aujourd’hui vous mettez tant d’acharnement à écrire sur le surnommé Milan, c’est autant pour honorer la mémoire d’une belle âme que pour renverser (sans illusion d’y parvenir) cette vigueur préjudicielle chez tant d’êtres intelligents. Vous saviez dès le début que ce qui vous avait rapprochés, vous et lui, allait devoir un jour vous séparer. Jamais, au grand jamais, la durée ne se présenta à vos yeux ni aux siens comme une option viable… » Rémi C., alias Milan, étudiant solaire, fascinant, libre. Mais aussi jeune homme ombrageux, écorché… Un être double, qui touche tour à tour aux arts et à la physique. Une figure bifrons, autour de laquelle tourne la narration, tout en effleurements et évocations, d’Éléa, qui fut son professeur, son amante, son amie. Et cette dualité de se propager à l’entièreté du roman, Franca Doura composant, à travers les couples Milan-Éléa et Milan-Rosie, un portrait ambivalent de la passion amoureuse, qui peut se faire aussi légère que destructrice, aussi lumineuse que mortifère, aussi généreuse que terrible.

L’ombre douce, Hoai Huong Nguyen

ombreEcrit par une jeune femme d’origine vietnamienne – son prénom signifie «se souvenir du pays» – dont les parents ont fui le Vietnam dans les années 1970, ce beau roman bref parvient à associer la splendeur et la douceur d’un pays à la violence d’un conflit qui le ravagea ­totalement. (Gilles Heuré – Télérama du 17 avril 2013)

Avec L’Ombre douce, Hoai Huong Nguyen réussit son entrée sur la scène littéraire…
Un titre à la fois trompeur et fidèle, représentatif du grand art de l’auteur, reine de l’oxymore, qui convie à la même table les passions du coeur et les folies des hommes, l’eau claire du lac de l’Epée et le tumulte de l’océan…
C’est tout le talent de cette nouvelle venue sur la scène littéraire. Composer à partir de thèmes mille fois traités (les amours contrariées, les ravages de la guerre) un hymne à la grandeur des sentiments et aux beautés de la nature. (Marianne Payot – L’Express, mai 2013)

L’amour et les forêts, Eric Reinhardt

amourÀ l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Récit poignant d’une émancipation féminine, L’amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d’être libre se dresse contre l’avilissement.

Prix Renaudot des lycéens 2014
Prix LiRE : Meilleur roman français 2014

Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

eduard« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. » Albert Einstein.
Le fils d Einstein a fini parmi les fous, délaissé de tous, jardinier de l hôpital psychiatrique de Zurich. Sa mère, qui l a élevé seule après son divorce, le conduit à la clinique Burghölzli à l âge de vingt ans. La voix du fils oublié résonne dans ce roman où s entremêlent le drame d une mère, les faiblesses
d un génie, le journal d un dément. Une question hante ce texte : Eduard a-t-il été abandonné par son père à son terrible sort ? Laurent Seksik dévoile ce drame de l intime, sur fond de tragédie du siècle et d épopée d un géant.

De si jolies ruines, Jess Walter

ruinesLes amateurs de lecture vont adorerDe si jolies ruines. Dès la première page, ce roman évoque un univers irrésistible. Le clapotis de la mer de Ligurie turquoise vient chatouiller une côte rocheuse flanquée de maisons aux couleurs acidulées et aux fenêtres ouvertes. À première vue, vous n’avez qu’une envie : entrer dans ces maisons et découvrir ce qu’il s’y passe.

Ne vous inquiétez pas. Jess Walter nous offre un récit épique regorgeant de personnages entiers, des artistes, manipulant l’illusion pour le plaisir, le profit et pour donner un sens à leur vie. Ce sont des acteurs de cinéma, un romancier et Pasquale, un aubergiste, qui nourrit ses clients de vin maison et de rêves. Parmi les paillettes et l’espoir, vous retrouverez les âmes perdues avides de créativité. Jess Walter ne se contente pas de nous présenter ces personnages, il les suit pendant quinze ans. Le voyage vous ravira et vous captivera.