Saison 2014, c’est parti!

Voici la liste des livres pour la saison 2014, qui commence dès janvier 2014.

  • Aki Shimazaki : « Le poids des secrets »
  • Janet Skeslien Charles : « Les fiancées d’Odessa »
  • Christophe Ono-dit-Biot  :  « Plonger »
  • Judith Perrignon : « Les faibles et les forts »
  • Karine Tuil : « L’invention de nos vies »
  • Goliarda Sapienza : « L’université de Rebibbia »
  • Valentine Goby : « Kinderzimmer »
  • Pierre Lemaitre : « Au revoir là-haut »
  • Bergsveinn Birgisson : « La lettre à Helga »
  • Patricia Hespel : « Au bout du chemin »
  • Laura Kasischke : « Esprit d’hiver »
  • Chadhortt Djavan : « La dernière séance »

Comme chaque année, vos commentaires sont bienvenus, et même attendus.

Merci

droitsdulecteur
Les droits du lecteur, par Daniel Pennac

La dernière séance, de Chadhortt Djavan

laderniereseanceAu lendemain de son mariage, une jeune Iranienne, Donya, décide de s’enfuir.

Deux récits s’entrelacent.

L’un relate ses aventures picaresques, tragiques et émouvantes: entre puissance de la volonté, jeux du hasard et fatalité, Téhéran, Istanbul, Sofia et Paris, une femme trace son chemin de liberté.

L’autre se deroule en France, dans Le cabinet d’un psychanaliste où se dévoilent, de séance en séance, Dans la douleur ou l’ironie, les secrets les plus intimes de l’héroïne – le père, la mère, les hommes , l’enfance, la prison, la torture, le viol, la prostitution, l’exil.

Une ode à la langue française, le combat, havre et refuge où se construisent à la fois une destinée et un roman.

Esprit d’hiver, de Laura Kasischke

espritdhiver

À peine quelques pages suffisent à Laura Kasischke pour installer un climat menaçant autour d’un huis clos entre une mère et sa fille. Un voyage dans l’inconscient qui prend la forme d’un thriller psychologique particulièrement efficace.

Un matin de Noël dans le Michigan. Comme chaque année depuis qu’ils ont soustrait leur petite Tatiana à la misère d’un orphelinat sibérien, Holly, Éric  et l’enfant âgé maintenant de quinze ans s’apprêtent à recevoir  leurs proches. Mais rien ne se passe comme prévu. Holly se réveille très en retard pour préparer le repas, imprégnée du trouble pressentiment que  » Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.  » Ce quelque chose ressemble plus à une menace qu’à un bon présage et va s’insinuer dans chaque geste, chaque pensée tout au long de cette éprouvante journée. Partagée entre les obligations domestiques et le désir de fixer cette sensation désagréable sur le papier, alors même que l’urgence d’écrire l’avait abandonnée depuis longtemps, Holly revit treize années d’une maternité à peine entachée de quelques fausses notes.

 

Au bout du chemin, de Patricia Hespel

auboutducheminGrand Gagnant Prix Femme Actuelle 2013.

Début de l’été. Sur une aire d’autoroute, Émile tire Angie d’un mauvais pas. En s’installant aux côtés de son sauveteur, Angie est loin de se douter que leur cohabitation ne se limitera pas à quelques centaines de kilomètres… Un peu plus au sud, Azraël ignore lui aussi que son périple solitaire est sur le point de prendre un virage inattendu. Angie, Émile, Azraël : un trio insolite que tout sépare, mais qui se trouvera un chemin commun, tissé de rencontres et de surprises, de petits bonheurs ou d’épreuves, où se frottent, se piquent et se consolent leurs destins éclopés…

La lettre à Helga, de Bergsveinn Birgisson

lalettreahelga« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrimur et toi ». C’est ainsi que Bjarni Gíslason de Kolkustadir commence sa réponse – combien tardive – à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, du temps de sa jeunesse. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur cantonal du foin dans ces rudes espaces que l’hiver scelle sous la glace, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gislason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave pétrifiée de sa terre d’Islande, soumis aux superstitions et tout irrigué de poésie, d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître

aurevoirlahautSur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Kinderzimmer, de Valentine Goby

kinderzimmerEn 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout. Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

L’université de Rebibbia, de Goliarda Sapienza

universitederebibbiaL’Université de Rebibbia est le récit du séjour que fit Goliarda Sapienza dans une prison en 1980. Moment critique dans la vie de l’auteur : après s’être consacrée de 1967 à 1976 à l’écriture du monumental roman L’Art de la joie et avoir fait face à un refus général des éditeurs italiens, c’est une femme moralement épuisée qui intègre l’univers carcéral de Rebibbia, la plus grande prison de femmes du pays. Pour un vol de bijoux qu’il est difficile d’interpréter : aveu de dénuement ? Acte de désespoir ? N’importe. Comme un pied de nez fait au destin, Goliarda va transformer cette expérience de l’enfermement en un moment de liberté, une leçon de vie. Elle, l’intellectuelle, la femme mûre, redécouvre en prison – auprès de prostituées, de voleuses, de junkies et de jeunes révolutionnaires – ce qui l’a guidée et sauvée toute sa vie durant : le désir éperdu du monde.

L’invention de nos vies, de Karine Tuil

inventionSam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c est la déflagration…
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu illustre ce roman d une puissance et d une habileté hors du commun, où la petite histoire d un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

Les faibles et les forts, de Judith Perrignon

les faibles« Il a l’air d’un roi, le fleuve. Il est là depuis toujours, rouge à force de creuser l’argile, rivière Rouge, c’est son nom. La nuit, il brille. Le jour, il est plat comme le verre et ne reflète que le ciel, les nuages et les arbres. Il semble ne pas nous voir. Nous sommes une quinzaine, nous venons ici presque chaque jour depuis deux semaines tant la chaleur semble vouloir nous punir, mais il passe, indifférent à nos enfants qui s’élancent, à leurs mères qui disent, Attention au courant, et aux vieilles, comme moi, qui se retranchent à l’ombre sur leurs sièges pliants. Rien ne trouble le fleuve. Il connaît son sort, il descend l’Amérique et s’en va se noyer dans le Mississippi puis dans la mer. Il est tout petit là-bas dans la mer, mais si grand devant nous. J’ai peur de lui. J’ai l’impression qu’il rit, qu’il rit du pont un peu plus loin qui rouille en ayant cru l’enjamber, qu’il rit de nous aussi, de nos mains et nos pieds incapables de nager, de nos sueurs froides quand passe la police, j’ai l’impression que nous sommes comme les feuilles mortes qui dans quelques mois se détacheront des arbres, poussières dans l’eau. »

Plonger, de Christophe Ono-dit-Biot

plonger« Ils l ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils. » Un homme enquête sur la femme qu il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s ouvre, on l appelle pour lui dire qu on l a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l Arabie. Elle était artiste, elle s appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l ascension de Paz dans le monde de l art, la naissance de l enfant et essaie d élucider les raisons qui ont précipité sa fin. Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du nouveau monde, du marbre des musées au sable des rivages sensuels où l on se lave de tout, « Plonger » est l itinéraire d une héroïne de notre temps. En quête de liberté, de profondeur, et de pureté dans un monde de plus en plus étouffant.

Les fiancées d’Odessa, de Janet Skeslien Charles

fiancees d'odessaOdessa ? La plus jolie ville du monde, pour ses habitants. Avec ses prestigieux théâtres, son mythique Opéra, son célèbre escalier Potemkine et une mer qui n’a de noir que le nom. Mais il y a aussi un revers à la médaille : chômage, salaires de misère, logements étriqués, mafia omniprésente. Tandis que les jolies Ukrainiennes écument soirées et sites de rencontres pour décrocher un « visa-fiancée » et quitter le pays, Daria sert d’interprète. Et elle va peu à peu se laisser gagner par les rêves d’évasion et de confort…

Le poids des secrets, de Aki Shimazaki

le poids des secretsNée au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Elle est l’auteur d’une pentalogie intitulée Le Poids des secrets, intégralement publiée par Leméac / Actes Sud, qui comprend Tsubaki (1999 ; Babel numéro 712), Hamaguri (2000, Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec ; Babel numéro 783), Tsubame (2001 ; Babel numéro 848), Wasurenagusa (2003, Prix Canada-Japon ; Babel numéro 925) et Hotaru (2004, Prix du Gouverneur général du Canada ; Babel numéro 971). Après Mitsuba (Leméac / Actes Sud, 2007) et Zakuro (Leméac / Actes Sud, 2009), Tonbo (2011) est le troisième volet de son second cycle romanesque.

 

Coup de coeur

Unlavieentredeuxoceans coup de coeur, découvert trop tard pour être inclus à la tournante, mais chaudement recommandé!

Libéré de l’horreur des tranchées où il a combattu, Tom Sherbourne, de retour en Australie, devient gardien de phare sur l’île de Janus, une île sur les Lights, sauvage et reculée. À l’abri du tumulte du monde, il coule des jours heureux avec sa femme Isabel ; un bonheur peu à peu contrarié par l’impossibilité d’avoir un enfant.
Jusqu’à ce jour d’avril où un dinghy vient s’abîmer sur le rivage, abritant à son bord le cadavre d’un homme et un bébé sain et sauf. Isabel demande à Tom d’ignorer le règlement, de ne pas signaler « l’incident » et de garder avec eux l’enfant. Une décision aux conséquences dévastatrices…
Un premier roman plébiscité dans le monde entier qui interroge les liens du coeur et du sang.