Un soir de 1929, la prestigieuse école du Bahaus, à Dessau, a donné un bal costumé. C’était avant que les nazis ne dévorent l’Europe, c’était un temps où l’on pouvait encore croire au progrès, à l’Art et au sens de l’Histoire. Pendant ce bal, une jeune femme, Magda, a dansé, bu et aimé.
Quel rapport avec Josh Shors, animateur à Chicago d’une émission de téléréalité dont le succès tapageur mêle décoration d’intérieur et thérapie familiale ? Quel rapport avec son père, Carl, peintre oublié qui finit sa vie à Saint-Paul-de-Vence, hanté par les fantômes de la guerre de Corée et les mensonges d’une enfance déracinée ? Quel rapport avec Cornelius Gurlitt, cet homme discret chez qui on a découvert en 2012 la plus grande collection d’art spoliée par le IIIe Reich ? Quel rapport avec le marchant d’art Theodor Grenzberg, qui poursuit sa femme, Luise, dans la folle nuit berlinoise ? Quel rapport avec Gropius, Klee, Rothko, Marx, Scriabine, l’obsession de la résilience et Ikea ?
Un siècle, une famille, l’Art et le temps. Vous êtes invités au Bal mécanique.
Je ne vous mentirai pas, j’ai eu du mal. J’ai eu besoin d’une centaine de pages avant de m’investir un peu dans l’histoire. Je trouve que l’auteur est resté à mi-chemin entre le roman historique (romancé donc) et le livre d’histoire (avec de longs paragraphes explicatifs d’événements historiques dans la bouche d’un personnage), et que cela nuit à la cohérence d’ensemble. C’est pour moi également un livre d’esthète, un livre sur l’histoire de l’art un peu trop poussé pour moi.
Quelques pages intéressantes sur la guerre tout de même. J’ai été jusqu’au bout, même si j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs et que j’ai sauté pas mal de pages. Expérience mitigée pour moi, à vous de voir.
« Et puis, à l’aube, quelque chose arrive. Et toi, au fond de ton trou, tu baisses la tête. Tu rentres dans ton corps. Tu rentres dans la terre. Tu gémis. Oh mon Dieu, oh mon Dieu! J’en peux plus!
Oh mon Dieu! Que ça s’arrête! Et tu cries oh mon Dieu! Et tu n’as pas de prière parce que, souviens-toi, pauvre con, tu n’as plus de mère. Et tu te demandes si le gamin que t’as descendu a appelé sa mère. Tu ne sais pas comment on dit « maman » en coréen. Et tu vois le matin illuminé comme un jour de fête. Et tu sens la terre sous ton ventre qui saute comme un cheval sauvage. Et tu te dis que tes métaphores à la con ne te sauveront pas. »
Merci pour ton avis Caro. J’attendais avec impatience un avis sur ce livre, car j’avoue que c’est l’unique livre de la sélection que je n’ai pas lu …. j’avais bcp hésité, et l’ai sélectionné sur base de conseils extérieurs.