Les éoliennes peuvent rapporter gros – mais à qui ? Une partie d’échecs se joue derrière les façades proprettes d’un village du Brandebourg où des Berlinois épris d’un romantique « retour à la campagne » côtoient des paysans du cru et leurs familles. De vieilles rancoeurs – datant de l’époque de la chute du Mur – se réveillent et des stratagèmes de vengeance se fomentent. Une manipulatrice essaie de tirer profit des désirs des uns et des haines des autres. Grâce à la plume d’acier de Juli Zeh, cette belle fresque villageoise contemporaine offre du rire et de l’effroi. Un formidable thriller rural qui renouvelle et dynamite le roman de terroir.
Contente de découvrir Juli Zeh, écrivaine allemande contemporaine, souvent primée.
Il m’a fallu du temps pour apprécier…le début de l’histoire m’a semblé long, je n’arrivais pas à vraiment m’intéresser au village…Mais après 150 pages (!!), peu à peu l’effet s’est inversé, ma lecture accélérée, joyeuse à l’idée de retrouver les villageois d’Unterleuten ainsi que les nombreux rebondissements. Le plan du village a été un réel plus. Une lecture au final positive.
Amusez-vous à aller sur le site web de « la commune virtuelle d’Unterleuten » avec le plan du village, les portraits des habitants, les lieux spécifiques liés au roman….tapez « actes sud Juli Zeh Unterleuten ».
De la même auteure, « La fille sans qualités » , à disposition pour un prêt à qui le souhaite.
…… »Radio-Unterleuten. C’était toujours étonnant de voir à quel point les nouvelles circulaient mal. Tout le monde était toujours convaincu de tout savoir, alors qu’en réalité, personne n’était informé correctement. Au lieu de parler ensemble, les gens inventaient des histoires qui étaient ensuite répétées par les uns et par les autres. … »
J’ai beaucoup aimé dès le début. Je me suis intéressée à ces personnages, un peu paumés, désabusés ou simplement cyniques. Le personnage de Linda Franzén, au delà du bien et du mal, m’a fait froid dans le dos. J’ai bien aimé la répartition des chapitres en personnage, on découvre peu à peu le point de vue de chacun. Et quelques pages bien senties sur la nature humaine. Une lecture plaisante dans l’ensemble.
Je ne connaissais pas Julie Zeh, mais j’ai bien envie de lire la fille sans qualité, si Isabelle veut bien me le faire parvenir. (Merci!)
« De nouveau, il souleva le combiné: Pilz était encore en ligne. Arne le voyait remonter ses lunettes sur son nez avec son majeur. Au cours de ses longs mandats de maire, il avait appris que la clef de la communication était généralement de laisser parler son interlocuteur. L’essentiel était de penser à quelque chose d’agréable pendant ce temps, de sorte que les deux parties se séparent satisfaites à la fin de la conversation – l’une parce qu’elle avait pu parler, l’autre parce qu’elle n’avait pas été obligée d’écouter. Au fond, le comportement langagier des humains était proche du gazouillis des oiseaux. Il ne s’agissait que de chasse gardée ou de parade amoureuse, sachant qu’en fin de compte, 95% des mots prononcés pouvaient se résumer par « C’est à moi » ou « Aime-moi ». Seuls les 5% restants contenaient de véritables informations. Elles se trouvaient la plupart du temps en fin de tirade. Les pros savaient quand c’était le moment. »