Asta – Jon Kalman Stefansson

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amouren islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.

2 réflexions sur « Asta – Jon Kalman Stefansson »

  1. Que dire de ce roman?
    – Qu’il est infiniment humain puisqu’il est écrit comme fonctionne la pensée, de manière non linéaire, en sautant les époques, en passant d’un personnage à l’autre… ce qui signifie aussi qu’il ne faut pas le lire par bribes au risque de confondre nos propres méandres cérébraux avec ceux de l’auteur…
    – Qu’il parle d’amour, de difficulté de vivre en s’accompagnant de nombreuses réflexions que j’ai notées tout au long de ma lecture (« Les vérités du coeur ne font pas toujours bon ménage avec celles du monde. C’est cela qui rend la vie incompréhensible. C’est notre douleur. Notre tragédie. La force qui fait notre lumière. »)
    – Que la toile de fond principale sur laquelle il se passe, l’Islande, n’est pas étrangère au vague à l’âme qui règne sur l’ensemble du récit raconté par un Islandais…
    – Qu’il parle aussi d’écriture, de poésie et de littérature (« La littérature doit-elle nous préparer à mourir plutôt que de nous aider à vivre? » – « Ecrire, c’est lutter contre la mort. »)
    – Qu’il me permet de partager cette dernière citation, clin d’oeil aux lectrices de notre chère bibliothèque : « Les lecteurs assidus, surtout quand ce sont des lectrices, sont plus ouverts que d’autres aux souffrances de la vie. La poésie et la littérature les rendent plus sensibles. »
    Une lecture qui ne m’a pas transportée, mais qui m’a fait voyager (en Islande et en Pensogonie) et je ne suis pas déçue du voyage…

    1. effectivement je l’ai lu en 3 jours
      j’ai été happée par ce récit, par la souffrance de vie des personnages, par l’amour et la poésie qui se dégage de ce roman .
      La lettre d’amour de Joseph à Asta est une simple merveille pour moi :
      …….je t’écris pour te prouver que je me souviens à peine de toi .
      Et si je te donne quand même l’adresse- une fois encore- c’est juste pour que tu saches bien à quel endroit ne pas envoyer de lettre ! Au cas ou tu aurais l’intention de m’écrire.Ce qui serait ridicule . Ce qui serait une perte de temps.Et ne te ressemble pas .
      Une dernière chose : ‘ai oublié la commissure de tes lèvres . Elle s’est effacée de ma mémoire. Cette commissure dont la ligne me fait penser à une larme, je ne saurais dire pourquoi. Sa forme ne révèle-t-elle pas un défaut de conception? …a part ça , j’ai trouvé une vielle pièce usée et sale dans la rue, un pesos sans intérêt et sans valeur . je le joins à cette lettre. Tu y verras peut-être la confirmation de certaines choses. Je le joins à la lettre avec le poème que j’ai trouvé à côté dans le caniveau . Et qui est tout aussi dénué de valeur. Je t’envoie tout ça pour que tu puisses le jeter .
      ……

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