« Les dictatures donnent souvent naissance à d’excellentes littératures. C’est un paradoxe réjouissant, auquel l’Indonésie n’a pas échappé. Comme l’Albanie l’a fait avec Kadaré, ou la Russie avec Soljenitsyne, elle s’est acharnée contre son écrivain le plus prometteur, Pramoedya Ananta Toer, et celui-ci, de son côté, s’est escrimé à ne jamais baisser la garde. Il a fini par gagner la partie.Voici, avec Le Monde des hommes, le premier volet d’une tétralogie que Pram, chaque nuit, racontait à ses compagnons de détention sur l’île de Buru. Son héros, Minke, est un jeune Javanais né en 1880, qui a la chance d’être éduqué sur les bancs de l’école coloniale hollandaise.Le Monde des hommes est un roman politique dans lequel se glisse une intrigue sentimentale vouée au fiasco, parce que Minke a osé épouser une Hollandaise au mépris des conventions racistes qui, au début du siècle, soumettaient l’Indonésie à un odieux apartheid. Colonialisme, haine, discrimination : autant de spectres que Pram combat, la rage au coeur. » André Clavel, Le Temps
Très heureuse d’avoir découvert ce grand auteur indonésien du siècle passé!
Une leçon d’histoire, des personnages lumineux, un plaisir romanesque, une plongée totale dans une culture différente.
Je ferme ce livre, et déjà envie de retrouver Minke pour le tome 2 de ce Buru Quartet!