L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ? Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ? Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
Quelle lecture !
L’histoire dans l’Histoire. C’est tellement foisonnant, riche et dense ….difficile d’en parler.
C’est un livre qui m’a intéressée, j’ai appris et compris bcp de choses par rapport à l’Algérie, à la (dé)colonisation, aux harkis, à l’immigration.
Un roman puissant que j’ai lu avec plaisir, intérêt et empathie.
J’ai particulièrement aimé la seconde partie (La France froide).
Bravo à la jeune auteure pour cette maîtrise!
Le titre (tiré d’un poème) me semble bien choisi.
oui, oui, oui ! j’ai beaucoup aimé !
très belle écriture !
l’auteure nous explique si bien la situation politique de la France et l’Algérie avant 60, le drame de cette famille kabyle obligée à l’exil après avoir servi la France pendant la guerre 40-45
et déchirée par la montée du FLN qui les menace de mort , l’abandon de tous repères, et prisonniers d’un passé tenace
Superbe lecture qui instruit, émeut et aide à comprendre la situation des familles d’origines étrangère qui revendiques la liberté d’être soi
faute d’orthographe dans mon commentaire de l’Art de perdre SORRY
Et bien, moi aussi j’ai beaucoup aimé, j’ai appris énormément de choses et je crois que mon regard sur les harkis a changé: plus compréhensif, plus profond… sur une histoire douloureuse qui fait partie intégrante de celle de la France et dont on nous parle si peu à l’école. Dans une écriture pleine de senteurs, de saveurs et d’émotion (« tout en essuyant le miel qui lui empoisse les doigts… »), un voyage enthousiaste et réaliste vers ce que l’on pense être ses racines, un voyage de questionnement sur ce que l’on est et ce qu’on décide d’être; bref, une superbe lecture!
« – Je crois que j’en veux à tous ceux qui sont restés au bled.
– Moi aussi, répond Mme Yahi comme si c’était une évidence.
Elle est un peu plus âgée et bien moins timide que Yema alors elle ajoute en rajustant son fichu:
– J’en veux aussi à mon mari parce que si ce n’était que moi, je serais restée là-bas. C’est lui qui a voulu fuir. Nous, jamais on ne nous demande notre avis. On nous trimballe. Ils font des conneries entre hommes et après, c’est nous qui payons.
– Pauvres de nous…
Et elles soupirent en broyant les amandes sur le pays perdu par la faute des hommes. »