« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrimur et toi ». C’est ainsi que Bjarni Gíslason de Kolkustadir commence sa réponse – combien tardive – à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, du temps de sa jeunesse. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur cantonal du foin dans ces rudes espaces que l’hiver scelle sous la glace, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gislason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave pétrifiée de sa terre d’Islande, soumis aux superstitions et tout irrigué de poésie, d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.
La poésie n’est pas ma tasse de thé, mais ici j’ai vraiment été charmée…
Un très beau texte, des passages mémorables….notamment là où il explique qu’il ne peut quitter sa terre pour aller vivre en ville, que ça serait comme se renier lui-même.
Et d’autres passages encore….
Isabelle
jolie lecture
confession d’un homme simple,amoureux de la femme de la nature, de la terre
émouvant de sincérité
Un texte poétique et enchanteur, qui se lit d’une traite » sur l’amour de la terre et de la nature sauvage, et sur l’amour tout court. L’histoire d’un homme rugueux et sans concession, « taillé dans la lave » qui n’a pas su répondre quand il fallait.
« C’est à ce moment qu’elle est arrivée, la petite bergeronnette; elle s’est posée tout près, sur une motte herbue. Je lui ai demandé, comme grand-mère Kristin me l’avait appris, où je passerais l’année prochaine. La bergeronnette a hoché la queue mais ne s’est pas envolée et j’ai compris que le poseur de question n’en avait plus pour longtemps. Le rayon de soleil inondait la colline d’un tel flot que j’y ai vu le signe qu’un grand esprit me faisait, de l’autre côté de la vie. »
Cher Bjarni,
Même si votre belle terre d’Islande vous a nourri, elle n’a pas réussi à soigner l’extrême douleur de la rupture d’un amour passionnel. Et comme vous êtes aussi sauvage que la terre qui vous a construit, vous n’avez pas su saisir la dernière chance qui vous a été offerte…
Mais votre lettre à Helga m’a profondément touchée car derrière l’écorce aride du paysan que vous revendiquez, c’est toute la sensibilité de l’âme humaine que vous nous avez confiée, sans fausse pudeur.
Il vous a fallu toute une vie pour oser l’écrire et votre témoignage permettra peut-être d’éviter d’autres sacrifices.
Que votre âme repose enfin en paix sur votre colline…
Epistolairement vôtre,
Nathalie
Ton « commentaire » est magnifique Nath!!!!Merci!!