Après le choc d’Il faut qu’on parle de Kevin, la nouvelle bombe de Lionel Shriver. Toute sa rage, son audace et son humour au vitriol pour une radioscopie féroce et incisive du couple, de la famille, de la maladie et du rôle de l’argent dans notre vie. Un brûlot dévastateur. Parfois, le soir, dans les embouteillages, Shep Knacker laisse son esprit divaguer : fuir les humiliations au travail, échapper aux jérémiades de son artiste de soeur, aux caprices des enfants, aux discours stériles de son meilleur ami. Quitter tout ça, partir sur cette île au large de Zanzibar, dormir, pêcher son poisson, lire, réfléchir… Vivre, tout simplement. Un fantasme qu’il touche du doigt le jour où il vend sa société pour un petit pactole. Sa décision est prise. C’est alors que Glynis, son épouse, va briser net ce doux rêve : elle est atteinte d’une maladie rare, à un stade déjà avancé, et doit commencer au plus vite un traitement expérimental coûteux. Comment faire face à ce qui nous fait peur ? Comment affronter ce que l’on passe notre existence à fuir ? Combien vaut une vie ?
J’aime l’écriture de L.S., tout comme la littérature américaine dont elle fait partie.
Au travers de ce roman émouvant, il y a d’abord une critique du système de santé américain.
Malgré un retournement assez romanesque à la fin (perception des indemnités suite au procès), j’ai aimé la note optimiste qui s’est dégagée de ce voyage à Zanzibar où on embarque tout le monde (côté un peu loufoque)….c’était une note de chaleur et de douceur dans un monde de brutes…..
Un livre qui bouscule, plein de rage et de fureur! Un livre sur la vie et la mort, la maladie vue de manière pragmatique et très crue et une fin qui laisse un goût de douceur pour ne pas désespérer. Une très belle découverte pour moi, j’ai dévoré. Quelques lignes pour vous résumer l’atmosphère:
« On n’avait jamais appris à ces gens que tout un pan de la vie les reliait à la fin de la vie – à savoir la maladie et la mort. On ne leur avait pas appris à se comporter décemment quand ils y étaient confrontés. Leur mère leur avait sans doute interdit de mettre les coudes sur la table et de mâcher la bouche ouverte. Mais aucun parent ne les avait fait asseoir pour leur expliquer ce qu’il fallait dire et faire quand une personne qu’on prétendait aimer était souffrante. Ce n’était pas inscrit au programme. »
Ce livre peut nous aider, justement, à apprendre quoi dire et quoi faire. A lire avec le coeur…
Fan inconditionnelle de l’effroyable roman de Schriver sur Kevin, je n’ai pas été déçue. Son style est toujours très direct, parfois choquant et elle dresse ici une critique crue du système de santé américain. J’ai beaucoup aimé l’évolution psychologique des personnages principaux, de la manière dont chacun fait face à ces évènements.