Les marins français aiment bien jeter l’ancre et faire couler l’encre. Gerbault, Moitessier, Kersauson, Loïck Peyron,Titouan Lamazou tiennent la plume aussi bien que la barre. Quand on a franchi deux ou trois fois le cap Horn, on ne hisse pas la voile des grands mots et des sensibleries si on veut raconter une histoire. On se laisse porter par elle. Et avec eux, ça décoiffe ! Dans le nouveau roman d’Isabelle Autissier, par exemple, oubliez la traversée amoureuse de Tristan et Yseult. Même l’Odyssée d’Ulysse et la solitude de Robinson Crusoé sont des bluettes comparées aux horreurs qui tombent sur ses deux héros. Je vous préviens : dans ces pages on se transforme vite en voyeurs car on ne saute pas une ligne de cette descente aux enfers…
La démonstration est faite, une fois de plus, par Autissier : la bonne littérature n’est pas faite de bons sentiments. (Gilles Martin-Chauffier – Paris-Match, mai 2015)
Quand j’ai reçu le livre, je n’étais vraiment pas emballée. D’Isabelle Autissier, je connaissais juste la navigatrice. De plus, en lisant la 4ème de couverture, je me suis dit que cela allait être ennuyeux. Pensez-donc, 2 amoureux échoués sur une île déserte. Pas vraiment de quoi m’emporter.
Mais quelle erreur ! Quelle surprise !
Dès les premières pages, j’ai été embarquée dans une histoire incroyable. Isabelle Autissier m’étonne tant par son style d’écriture que par le contenu qu’elle donne à l’histoire. Quel suspense ! Si, si je vous assure, I. Autissier a réussi à me tenir en haleine avec une histoire de Robinson Crusoé.
Aujourd’hui je connais Isabelle Autissier l’écrivaine et j’ai hâte de lire ses autres romans. Merci pour cette belle découverte.
Christiane, j’aurais pu écrire exactement le même commentaire.
Je découvre à travers ce roman Isabelle Autissier l’écrivaine! Ses traversées en solitaire, ses affrontements face aux déchaînements de la nature lui ont probablement apporté une sensibilité particulière.
Pas de manichéisme ici, mais une vraie réflexion morale. L’évolution psychologique des personnages est bien rendue.
Bref, un livre qui prend aux tripes, qui fait réfléchir, intense, passionnant, émouvant! Un livre qu’on ne lâche pas…que demander de plus?! Merci Isabelle Autissier!
Une histoire prenante et rigueuse de survie en milieu hostile; se colleter avec la nature, en sommes-nous encore capable, nous les citadins qui ne savons plus reconnaître les carottes sauvages et l’ail-des-ours? Une réflexion rugueuse sur la capacité de survie de l’homme, sa place dans la nature, la volonté de vivre, l’animalité en nous, … Intéressant. Sur le plan littéraire en revanche, je suis restée sur ma faim. Phrases courtes, hachées, discours minimalistes. Comme pour « Today we live », j’ai eu davantage l’impression d’être dans un scénario de film que dans un livre. Alors, Isabelle Autissier l’aventurière, la navigatrice, qui a des histoires palpitantes à raconter, oui! Isabelle Autissier l’écrivain, j’ai des doutes… J’ai passé un bon moment de lecture, sans plus.
je partage ton avis, Isabelle.
Néanmoins, le suspens est bien présent. La dernière partie développe les sentiments de culpabilité
Le questionnement, la situation interpelle. une bonne lecture pour les vacances
Quel roman ! Je suis sans voix… Cela résonne en moi, un peu comme le film « Into the wild » et c’est écrit par une femme extraordinaire et sensible qui sait ce que c’est que d’être confronté à la force des éléments naturels. J’ai l’impression d’être riche de cette terrible expérience qui force à se poser les questions essentielles.