Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

eduard« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. » Albert Einstein.
Le fils d Einstein a fini parmi les fous, délaissé de tous, jardinier de l hôpital psychiatrique de Zurich. Sa mère, qui l a élevé seule après son divorce, le conduit à la clinique Burghölzli à l âge de vingt ans. La voix du fils oublié résonne dans ce roman où s entremêlent le drame d une mère, les faiblesses
d un génie, le journal d un dément. Une question hante ce texte : Eduard a-t-il été abandonné par son père à son terrible sort ? Laurent Seksik dévoile ce drame de l intime, sur fond de tragédie du siècle et d épopée d un géant.

De si jolies ruines, Jess Walter

ruinesLes amateurs de lecture vont adorerDe si jolies ruines. Dès la première page, ce roman évoque un univers irrésistible. Le clapotis de la mer de Ligurie turquoise vient chatouiller une côte rocheuse flanquée de maisons aux couleurs acidulées et aux fenêtres ouvertes. À première vue, vous n’avez qu’une envie : entrer dans ces maisons et découvrir ce qu’il s’y passe.

Ne vous inquiétez pas. Jess Walter nous offre un récit épique regorgeant de personnages entiers, des artistes, manipulant l’illusion pour le plaisir, le profit et pour donner un sens à leur vie. Ce sont des acteurs de cinéma, un romancier et Pasquale, un aubergiste, qui nourrit ses clients de vin maison et de rêves. Parmi les paillettes et l’espoir, vous retrouverez les âmes perdues avides de créativité. Jess Walter ne se contente pas de nous présenter ces personnages, il les suit pendant quinze ans. Le voyage vous ravira et vous captivera.

Saison 2014, c’est parti!

Voici la liste des livres pour la saison 2014, qui commence dès janvier 2014.

  • Aki Shimazaki : « Le poids des secrets »
  • Janet Skeslien Charles : « Les fiancées d’Odessa »
  • Christophe Ono-dit-Biot  :  « Plonger »
  • Judith Perrignon : « Les faibles et les forts »
  • Karine Tuil : « L’invention de nos vies »
  • Goliarda Sapienza : « L’université de Rebibbia »
  • Valentine Goby : « Kinderzimmer »
  • Pierre Lemaitre : « Au revoir là-haut »
  • Bergsveinn Birgisson : « La lettre à Helga »
  • Patricia Hespel : « Au bout du chemin »
  • Laura Kasischke : « Esprit d’hiver »
  • Chadhortt Djavan : « La dernière séance »

Comme chaque année, vos commentaires sont bienvenus, et même attendus.

Merci

droitsdulecteur
Les droits du lecteur, par Daniel Pennac

La dernière séance, de Chadhortt Djavan

laderniereseanceAu lendemain de son mariage, une jeune Iranienne, Donya, décide de s’enfuir.

Deux récits s’entrelacent.

L’un relate ses aventures picaresques, tragiques et émouvantes: entre puissance de la volonté, jeux du hasard et fatalité, Téhéran, Istanbul, Sofia et Paris, une femme trace son chemin de liberté.

L’autre se deroule en France, dans Le cabinet d’un psychanaliste où se dévoilent, de séance en séance, Dans la douleur ou l’ironie, les secrets les plus intimes de l’héroïne – le père, la mère, les hommes , l’enfance, la prison, la torture, le viol, la prostitution, l’exil.

Une ode à la langue française, le combat, havre et refuge où se construisent à la fois une destinée et un roman.

Esprit d’hiver, de Laura Kasischke

espritdhiver

À peine quelques pages suffisent à Laura Kasischke pour installer un climat menaçant autour d’un huis clos entre une mère et sa fille. Un voyage dans l’inconscient qui prend la forme d’un thriller psychologique particulièrement efficace.

Un matin de Noël dans le Michigan. Comme chaque année depuis qu’ils ont soustrait leur petite Tatiana à la misère d’un orphelinat sibérien, Holly, Éric  et l’enfant âgé maintenant de quinze ans s’apprêtent à recevoir  leurs proches. Mais rien ne se passe comme prévu. Holly se réveille très en retard pour préparer le repas, imprégnée du trouble pressentiment que  » Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.  » Ce quelque chose ressemble plus à une menace qu’à un bon présage et va s’insinuer dans chaque geste, chaque pensée tout au long de cette éprouvante journée. Partagée entre les obligations domestiques et le désir de fixer cette sensation désagréable sur le papier, alors même que l’urgence d’écrire l’avait abandonnée depuis longtemps, Holly revit treize années d’une maternité à peine entachée de quelques fausses notes.

 

Au bout du chemin, de Patricia Hespel

auboutducheminGrand Gagnant Prix Femme Actuelle 2013.

Début de l’été. Sur une aire d’autoroute, Émile tire Angie d’un mauvais pas. En s’installant aux côtés de son sauveteur, Angie est loin de se douter que leur cohabitation ne se limitera pas à quelques centaines de kilomètres… Un peu plus au sud, Azraël ignore lui aussi que son périple solitaire est sur le point de prendre un virage inattendu. Angie, Émile, Azraël : un trio insolite que tout sépare, mais qui se trouvera un chemin commun, tissé de rencontres et de surprises, de petits bonheurs ou d’épreuves, où se frottent, se piquent et se consolent leurs destins éclopés…

La lettre à Helga, de Bergsveinn Birgisson

lalettreahelga« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrimur et toi ». C’est ainsi que Bjarni Gíslason de Kolkustadir commence sa réponse – combien tardive – à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, du temps de sa jeunesse. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur cantonal du foin dans ces rudes espaces que l’hiver scelle sous la glace, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gislason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave pétrifiée de sa terre d’Islande, soumis aux superstitions et tout irrigué de poésie, d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître

aurevoirlahautSur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Kinderzimmer, de Valentine Goby

kinderzimmerEn 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout. Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

L’université de Rebibbia, de Goliarda Sapienza

universitederebibbiaL’Université de Rebibbia est le récit du séjour que fit Goliarda Sapienza dans une prison en 1980. Moment critique dans la vie de l’auteur : après s’être consacrée de 1967 à 1976 à l’écriture du monumental roman L’Art de la joie et avoir fait face à un refus général des éditeurs italiens, c’est une femme moralement épuisée qui intègre l’univers carcéral de Rebibbia, la plus grande prison de femmes du pays. Pour un vol de bijoux qu’il est difficile d’interpréter : aveu de dénuement ? Acte de désespoir ? N’importe. Comme un pied de nez fait au destin, Goliarda va transformer cette expérience de l’enfermement en un moment de liberté, une leçon de vie. Elle, l’intellectuelle, la femme mûre, redécouvre en prison – auprès de prostituées, de voleuses, de junkies et de jeunes révolutionnaires – ce qui l’a guidée et sauvée toute sa vie durant : le désir éperdu du monde.

L’invention de nos vies, de Karine Tuil

inventionSam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c est la déflagration…
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu illustre ce roman d une puissance et d une habileté hors du commun, où la petite histoire d un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

Les faibles et les forts, de Judith Perrignon

les faibles« Il a l’air d’un roi, le fleuve. Il est là depuis toujours, rouge à force de creuser l’argile, rivière Rouge, c’est son nom. La nuit, il brille. Le jour, il est plat comme le verre et ne reflète que le ciel, les nuages et les arbres. Il semble ne pas nous voir. Nous sommes une quinzaine, nous venons ici presque chaque jour depuis deux semaines tant la chaleur semble vouloir nous punir, mais il passe, indifférent à nos enfants qui s’élancent, à leurs mères qui disent, Attention au courant, et aux vieilles, comme moi, qui se retranchent à l’ombre sur leurs sièges pliants. Rien ne trouble le fleuve. Il connaît son sort, il descend l’Amérique et s’en va se noyer dans le Mississippi puis dans la mer. Il est tout petit là-bas dans la mer, mais si grand devant nous. J’ai peur de lui. J’ai l’impression qu’il rit, qu’il rit du pont un peu plus loin qui rouille en ayant cru l’enjamber, qu’il rit de nous aussi, de nos mains et nos pieds incapables de nager, de nos sueurs froides quand passe la police, j’ai l’impression que nous sommes comme les feuilles mortes qui dans quelques mois se détacheront des arbres, poussières dans l’eau. »

Plonger, de Christophe Ono-dit-Biot

plonger« Ils l ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils. » Un homme enquête sur la femme qu il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s ouvre, on l appelle pour lui dire qu on l a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l Arabie. Elle était artiste, elle s appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l ascension de Paz dans le monde de l art, la naissance de l enfant et essaie d élucider les raisons qui ont précipité sa fin. Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du nouveau monde, du marbre des musées au sable des rivages sensuels où l on se lave de tout, « Plonger » est l itinéraire d une héroïne de notre temps. En quête de liberté, de profondeur, et de pureté dans un monde de plus en plus étouffant.

Les fiancées d’Odessa, de Janet Skeslien Charles

fiancees d'odessaOdessa ? La plus jolie ville du monde, pour ses habitants. Avec ses prestigieux théâtres, son mythique Opéra, son célèbre escalier Potemkine et une mer qui n’a de noir que le nom. Mais il y a aussi un revers à la médaille : chômage, salaires de misère, logements étriqués, mafia omniprésente. Tandis que les jolies Ukrainiennes écument soirées et sites de rencontres pour décrocher un « visa-fiancée » et quitter le pays, Daria sert d’interprète. Et elle va peu à peu se laisser gagner par les rêves d’évasion et de confort…

Le poids des secrets, de Aki Shimazaki

le poids des secretsNée au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis 1991. Elle est l’auteur d’une pentalogie intitulée Le Poids des secrets, intégralement publiée par Leméac / Actes Sud, qui comprend Tsubaki (1999 ; Babel numéro 712), Hamaguri (2000, Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec ; Babel numéro 783), Tsubame (2001 ; Babel numéro 848), Wasurenagusa (2003, Prix Canada-Japon ; Babel numéro 925) et Hotaru (2004, Prix du Gouverneur général du Canada ; Babel numéro 971). Après Mitsuba (Leméac / Actes Sud, 2007) et Zakuro (Leméac / Actes Sud, 2009), Tonbo (2011) est le troisième volet de son second cycle romanesque.

 

Coup de coeur

Unlavieentredeuxoceans coup de coeur, découvert trop tard pour être inclus à la tournante, mais chaudement recommandé!

Libéré de l’horreur des tranchées où il a combattu, Tom Sherbourne, de retour en Australie, devient gardien de phare sur l’île de Janus, une île sur les Lights, sauvage et reculée. À l’abri du tumulte du monde, il coule des jours heureux avec sa femme Isabel ; un bonheur peu à peu contrarié par l’impossibilité d’avoir un enfant.
Jusqu’à ce jour d’avril où un dinghy vient s’abîmer sur le rivage, abritant à son bord le cadavre d’un homme et un bébé sain et sauf. Isabel demande à Tom d’ignorer le règlement, de ne pas signaler « l’incident » et de garder avec eux l’enfant. Une décision aux conséquences dévastatrices…
Un premier roman plébiscité dans le monde entier qui interroge les liens du coeur et du sang.

Liste des livres pour la saison 2012-2013

Bonjour à tous!

Voici les 12 nouveaux livres de cette treizième saison 2012-2013 qui débute ce 1er décembre 2012.  N’hésitez pas  à écrire et partager  vos avis, critiques sur les livres. Un super grand merci à Emilio pour la création et la mise à jour de ce site! et merci à vous toutes pour votre confiance et votre fidélité!

A très bientôt!

Isabelle

  • La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert – Joël Dicker
  • Jolie libraire dans la lumière – Frank Andriat
  • Ils désertent – Thierry Beinstingel
  • Le cas Sneijder – Jean-Paul Dubois
  • Emily – Stewart O’Nan
  • Le sermon sur la chute de Rome – Jérôme Ferrari
  • La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… – Rachel Joyce
  • La note secrète – Marta Morazzoni
  • Tout ça pour quoi – Lionel Shriver
  • Heureux comme jamais – Andres Trapiello
  • Persécution – Alessandro Piperno
  • Vivement l’avenir – Marie-Sabine Roger

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, de Joël Dicker

À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur ll’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Jolie libraire dans la lumière, de Frank Andriat

« Elle a lu la quatrième de couverture, a frissonné d’étonnement. Ce récit ressemblait à s’y méprendre à un épisode de son existence. Elle a déposé l’ouvrage sur le comptoir et est allée ouvrir la porte de la librairie. À neuf heures, les clients sont encore rares et, dans la lumière du matin qui glissait sur la vitre, elle a commencé à lire ce texte inattendu ». Les événements de notre vie, même les plus obscurs, sont posés dans la main des anges. Dans le cocon de sa librairie, une jeune femme tombe sur un récit bouleversant : elle y reconnaît un drame enfoui dans son passé. Et si cela donnait un sens nouveau à sa vie ? Un roman fort, un hommage à la puissance des livres. Après Avec l’Intime, Pont désert et Reçois et marche publiés chez Desclée de Brouwer, Frank Andriat nous offre un nouveau texte souriant et profondément humain.

Ils désertent, de Thierry Beinstingel

VRP en papier peint, celui que ses collègues appellent l « ancêtre » fait relier ses échantillons dans de gros volumes à couverture de cuir. Ils racontent quatre décennies d intérieurs à la française, depuis les motifs bariolés du yéyé jusqu à la tyrannie du blanc. Mais sa vraie passion, c est la correspondance de Rimbaud, celle des pistes africaines, quand le poète était aussi voyageur de commerce. Il l emporte partout, dans les petits hôtels aux réceptionnistes parfois mal aimables, la feuillette au resto chinois ou à la pizzeria, y songe encore en traversant la place déserte d un patelin, cigarette aux lèvres. Et chaque fois qu un rendez-vous l amène du côté de Charleville, il va se recueillir sur la tombe de son compagnon de route. Une jeune femme fraîchement nommée à la tête de l équipe a pour mission de convaincre ce poète du papier peint de s adapter au nouveau concept global de l entreprise : amener les gens à acheter un canapé assorti au revêtement du mur. Mais lui refuse d en entendre parler. Quand il pense aux milliers d années qu il a fallu à l homme pour apprendre à se tenir debout, vendre des canapés lui semble une défaite.

La nouvelle responsable sait toutefois que les canapés ne sont qu un prétexte. L ancêtre est usé, ses méthodes sont caduques, à l image du cuir craquelé de ses reliures. Il indispose la direction qui veut se débarrasser de lui. Or aucun canapé ne l attend nulle part. Le priver de la route, des petits hôtels et des restos chinois ; l empêcher de contempler les stations-service et les aires de repos avec les yeux de Rimbaud, c est le réduire à néant.

Le cas Sneijder, de Jean-Paul Dubois

Paul Sneijder est l’unique survivant d’un accident d’ascenseur. Sa fille y a perdu la vie. Depuis ce jour, sa perception de la réalité s’est affinée, comme si quelqu’un avait monté le son du vacarme du monde. Comment continuer à vivre, avec une épouse tyrannique qui ramène un poulet rôti les jours où elle voit son amant ? En changeant de métier : promener des chiens, voilà une activité attrayante.

Emily, de Stewart O’Nan

Dans la vie d’Emily, il y a eu les repas animés, la ronde des jours et des choses à faire. Aujourd’hui, Emily est veuve. Ses enfants sont loin. Sa belle-soeur, Arlene, lui tient compagnie. Elle aime la musique classique, les musées, les petits-déjeuners copieux du Eat’n Park. Sa santé est bonne. Elle ne manque de rien. À 80 ans, le temps rétrécit mais il semble infini. Stewart O’Nan retrouve dans ce huitième roman le chef de famille de Nos plus beaux souvenirs, Emily Maxwell, et nous livre un récit initiatique d’un nouveau genre. Car c’est bien d’un apprentissage qu’il s’agit, celui de la solitude, de la vieillesse, d’une liberté inédite. Pas à pas, nous suivons Emily dans ce dernier âge de l’existence où il faut tout réinventer.

Le sermon sur la chute de Rome, de Jérôme Ferrari

Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l’ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l’aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont, dans l’oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes, et qui, assujettis aux appétits de leur corps ou à leurs rêves indigents de bonheur ou d’héroïsme, souffrent, ou meurent, de vouloir croire qu’il n’est qu’un seul monde possible.

La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… , de Rachel Joyce

La lettre qui devait tout changer arriva un mardi. C’était une matinée de la mi-avril comme les autres, qui sentait le linge fraîchement lavé et l’herbe coupée. Rasé de près, en chemise et cravate impeccables, Harold Fry était installé à la table du petit déjeuner devant une tartine de pain grillé à laquelle il ne touchait pas. Par la fenêtre de la cuisine, il contemplait la pelouse bien entretenue, transpercée en son milieu par le séchoir télescopique de Maureen et limitée sur les trois côtés par la palissade du voisin…

La note secrète, de Marta Morazzoni

Enfermée contre son gré dans un couvent milanais, Paola Pietra, une très jeune aristocrate, y révèle un don extraordinaire, sous la houlette de soeur Rosalba, sa maîtresse de chant : en effet, sa voix de contralto attire rapidement les foules, qui se pressent dans l’église de Sainte-Radegonde pour l’écouter. Cette « note secrète », lancée à travers les grilles qui cachent la prisonnière, bouleverse un diplomate anglais, un certain John Breval. Lors d’une messe, Paola s’évanouit, et John lui porte secours : ce contact, à la fois bref, intense et sensuel, marque la naissance d’une passion qui va faire basculer le destin de la jeune femme et la jeter clans le « vrai » monde. Inspiré d’un fait réel, ce roman, situé au XVIIIe siècle, affirme le talent de Marta Morazzoni, tout en retenue et en jouissance, plein d’une grâce charnelle. Et la figure de Paola Pietra, tranquillement rebelle, nous émerveille autant qu’elle nous questionne encore longtemps après que les derniers accords du livre se sont tus…

Tout ça pour quoi, de Lionel Shriver

Après le choc d’Il faut qu’on parle de Kevin, la nouvelle bombe de Lionel Shriver. Toute sa rage, son audace et son humour au vitriol pour une radioscopie féroce et incisive du couple, de la famille, de la maladie et du rôle de l’argent dans notre vie. Un brûlot dévastateur. Parfois, le soir, dans les embouteillages, Shep Knacker laisse son esprit divaguer : fuir les humiliations au travail, échapper aux jérémiades de son artiste de soeur, aux caprices des enfants, aux discours stériles de son meilleur ami. Quitter tout ça, partir sur cette île au large de Zanzibar, dormir, pêcher son poisson, lire, réfléchir… Vivre, tout simplement. Un fantasme qu’il touche du doigt le jour où il vend sa société pour un petit pactole. Sa décision est prise. C’est alors que Glynis, son épouse, va briser net ce doux rêve : elle est atteinte d’une maladie rare, à un stade déjà avancé, et doit commencer au plus vite un traitement expérimental coûteux. Comment faire face à ce qui nous fait peur ? Comment affronter ce que l’on passe notre existence à fuir ? Combien vaut une vie ?

Heureux comme jamais, de Andres Trapiello

Les apparences sont trompeuses, et ce qui survient dans ce roman ne se serait jamais produit si Max et Claudia ne s’étaient pas retrouvés à l’autre bout du monde, dans un cadre paradisiaque aux antipodes de leur quotidien madrilène. Max est ingénieur et Claudia gynécologue. Ils se sont donné rendez-vous à Constanza -où Max termine un chantier et où Claudia vient assister au mariage de sa meilleure amie. Pas un instant, ils ne se doutent de ce qui va leur arriver. Pas un instant, ils n’imaginent les complications dans lesquelles ils se plongent.

Un roman à la fois dérangeant et puissant qui ne manque pas de placer le lecteur devant ses questionnements moraux et ses propres démons.

Persécution, de Alessandro Piperno

Leo Pontecorvo est un professeur de médecine reconnu et un père de famille respecté. Avec savoir vivre et discrétion, il mène une vie confortable. Les excès et les incartades font d’autant moins partie de son univers qu’il est issu d’une famille juive romaine qui a sa place dans la bourgeoisie depuis des décennies, ce qui lui confère une tranquille approche de la vie. Mais voilà qu’un soir, en regardant le journal télévisé, il apprend qu’une gamine de douze ans, petite amie de l’un de ses fils, l’accuse d’avoir tenté de la séduire. Un gouffre s’ouvre sous ses pieds. Rien dans sa vie ne l’a préparé à affronter une situation aussi humiliante. Rien ne l’a préparé à se battre en général. Depuis toujours il s’est déchargé des contingences matérielles sur sa mère et sa femme, Rachel. Au lieu d’affirmer son innocence, Pontecorvo se replie sur lui-même et commence une lente descente aux enfers, tout en se remémorant comment le piège s’est refermé sur lui entre l’indispensable et trop raisonnable épouse, la fillette mythomane, les clinquants parents de l’accusatrice, l’intraitable magistrat, l’ami avocat pervers… Dans ce roman magistral, Alessandro Piperno décortique les moindres détours de l’âme humaine, sa complexité, ses ambiguïtés. Avec une écriture aux milles subtilités, qui ne dédaigne pas l’inventivité, il enveloppe le lecteur dans un récit aux innombrables ramifications.

Vivement l’avenir, de Marie-Sabine Roger

«Dans les maternités, d’après moi, il n’y a que des princesses et des princes charmants, dans les petits berceaux en plastique. Pas un seul nouveau-né qui soit découragé, déçu, triste ou blasé. Pas un seul qui arrive en se disant : Plus tard, je bosserai en usine pour un salaire de misère. J’aurai une vie de chiotte et ce sera super.

Tra-la-lère.»

Liste des livres pour la saison 2011-2012

Bonjour à tous!

Voici les 13 nouveaux livres de cette douzième saison 2011-2012.  N’hésitez pas  à écrire et partager  vos avis, critiques sur les livres. Un super grand merci à Emilio pour la création et la mise à jour de ce site! et merci à vous toutes pour votre confiance et votre fidélité!

A très bientôt!

Isabelle

  • « Des vies d’oiseaux » de Véronique Ovaldé
  • « Cet instant-là » de Douglas Kennedy
  • « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson
  • « Mr Peanut » de Adam Ross
  • « Une Anglaise à bicyclette » de Didier Decoin
  • « Famille modèle » de Eric Puchner
  • « Miss Charity » de Marie-Aude Murail
  • « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan
  • « Les souvenirs » de David Foenkinos
  • « Stoner » de John Williams
  • « L’oubli que nous serons » de Hector Abad
  • « L’hymne de bataille de la mère Tigre » de Amy Chua ou
    « Le dîner » de Herman Koch (selon le groupe)

Le dîner, de Herman Koch

Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d’une comédie de moeurs à l’humour ravageur et d’un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d’Amsterdam. Hors-d’oeuvre : le maître d’hôtel s’affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l’affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d’une violence inouïe. Un café, un digestif, l’addition. Reste la question : jusqu’où irions-nous pour préserver nos enfants ?

L’hymne de bataille de la mère Tigre, de Amy Chua

« Voici l’histoire d’un violent conflit culturel entre l’Est et l’Ouest. Pour Amy Chua, fille d’immigrés chinois aux Etats-Unis, il n’y a pas de doute : hors de question de suivre le modèle occidental d’éducation des enfants, qu’elle considère comme trop permissif, individualiste et voué à l’échec. Elle suivra le modèle de ses parents en éduquant ses enfants à la chinoise, et entonnera ainsi son hymne de bataille de la mère Tigre. Concrètement, ses filles, Sophia et Lulu, doivent obtenir les meilleures notes à l’école, apprendre le mandarin et devenir des musiciennes talentueuses dès le plus jeune âge. Le prix à payer de l’excellence ? Pour les filles : pas de jeux avec les copines, pas de télévision, pas le droit de choisir leurs activités. Pour la mère : batailles, disputes et cris jusqu’à en perdre la voix, pour les faire travailler, réviser, répéter, et prendre le risque de… se faire détester. Dans ces Mémoires, Amy Chua raconte avec franchise, mais aussi avec humour et autodérision, comment elle a livré son combat quotidien en tant que mère Tigre – à l’abri des regards pour ne pas s’attirer l’opprobre de la société américaine – jusqu’au moment où elle essuiera un sérieux revers » – Juliette Bourdin.

L’oubli que nous serons, de Hector Abad

 » II est très difficile d’essayer de synthétiser ce qu’est L’oubli que nous serons sans trahir ce livre, parce que, comme tous les chefs-d’oeuvre, il est plusieurs choses à la fois. Dire qu’il s’agit d’une mémoire déchirée sur la famille et le père de l’auteur, qui fut assassiné par un tueur, est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l’enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l’âme de la ville de Medellin, dans les rites, les petites choses de la vie, l’intimité et la grandeur d’une famille, ainsi qu’un témoignage délicat et subtil d’amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l’un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d’action politique.  » Mario Vargas LIosa.

Stoner, de John Williams

Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William Stoner est envoyé à l’université par son père, et au prix de quels sacrifices, pour y étudier l’agronomie. Délaissant peu à peu ses cours de traitement des sols, ce garçon solitaire découvre les auteurs, la poésie et le monde de l’esprit. Il déçoit les siens, devient professeur, se voue corps et âme à la littérature, sert ses étudiants, assiste impuissant aux ravages causés par une terrible crise économique et deux guerres mondiales, se trompe d’histoire d’amour et finit par renoncer au bonheur. Tout cela l’entame, mais rien ne le diminue : il lit. Célébration d’une âme droite enchâssée dans un corps que la vie a très tôt voûté, voilà le récit d’une vie austère en apparence, ardente en secret. « Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d’autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier et que l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre » .